La note fait également remonter le fait que 32 % des projets de recrutement sont considérés comme difficiles en 2016. Ce taux monte à 38 % pour les recrutements « ingénieurs et cadres » et connait un pic à 66 % pour les « ingénieurs et cadres des télécommunications ».
Ceci interroge bien sûr d’une part la mobilité des cadres, tant géographique que professionnelle de secteur ou promotionnelle. D’autre part, ceci peut interpeller sur le développement de l’offre de formation d’ingénieurs et son ancrage territorial (notamment pour les formations sous statut d’apprenti). La formation initiale des ingénieurs connait une croissance soutenue comme l’indique les données fournies par le ministère en charge de l’enseignement supérieur (voir la note Flash n°10 du SIES et le Chiffre du mois n°74 de la CDEFI). Le seuil des 40 000 nouveaux entrants annuels en cycle ingénieur a été franchi en 2016.
Ces chiffres ne doivent pas occulter la faiblesse de la mobilité promotionnelle par la voie de la formation tout au long de la vie et de la VAE. Avec la réforme de la formation professionnelle intervenue en 2014, de nouveaux formats de cursus construits sur l’acquisition successive de blocs de compétences doivent apparaître. De même, les promotions internes de techniciens vers les cadres (environ 50 000 par an selon l’APEC) devraient s’accompagner de démarches certifiantes de reconnaissance des compétences acquises par l’expérience professionnelle, stimulées par les nouveaux outils que sont le CEP (conseil en évolution professionnelle) et le CPF (compte personnel de formation).
De nouvelles perspectives convergentes s’ouvrent aux écoles pour la formation continue diplômante, la VAE, et l’IDPE (ingénieur diplômé par l’État), pour autant que ces dispositifs se régénèrent.