Placée sous le haut Patronage du Secrétariat d’Etat à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, organisée par le Conseil national pour l’enseignement en santé et sécurité au travail (CNE&ST), l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), l’Assurance maladie branche risques professionnels et en partenariat avec la CTI, la CDEFI, la CGE, la CPU, IESF et la BNEI, cette journée d’échanges s’est déroulée le 26 mars 2015 à Chimie ParisTech en présence de plus de 150 participants dont une majorité relevant de l’enseignement supérieur (écoles d’ingénieurs, écoles de management et universités).
Cette manifestation s’inscrit dans la continuité de la Conférence sociale sur les conditions de travail du 3 octobre 2007 où les ministres en charge de l’enseignement supérieur et en charge du travail ont mis en place une mission de réflexion sur la formation des futurs ingénieurs et manageurs en matière de santé et sécurité au travail.
Il s’agissait donc lors de cette journée d’échanges de :
Débattre des enjeux
Mesurer les avancées de ce type de formation dans l’enseignement supérieur
Présenter des retours d’expérience (enseignements et projets pédagogiques)
Apporter des témoignages de terrain
Proposer des modèles d’action et de bonnes pratiques
Cette journée d’échanges a été ouverte par Yves STRUILLOU, Directeur Général du Travail au Ministère du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, Jean-Pierre COLLIGNON, président du CNES&ST et Jean-François NATON , président du conseil d’administration de l’INRS.
Une première table ronde a permis de débattre des enjeux pour l’enseignement supérieur. Cette table ronde rassemblait les principaux acteurs de l’enseignement supérieur : Laurent MAHIEU président de la CTI, Anne BEAUVAL, directrice de l’Ecole des Mines de Nantes et présidente de la commission développement durable de la CGE, Christian LERMINIAUX, conseiller du président de la CDEFI et, au nom de la CPU, Gérard LASFARGUES, directeur général adjoint scientifique à l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Ses conclusions mettent en avant la nécessité de préparer les futurs cadres qui sortent des Grandes Ecoles et de l’Université aux responsabilités qui seront les leurs dans leur vie professionnelle. Cette formation est d’autant plus nécessaire que les jeunes diplômés se trouvent pour la plupart démunis face à une problématique dont ils n’ont pas conscience pendant leur scolarité.
A cette occasion, Laurent MAHIEU a indiqué qu’environ 70% des écoles d’ingénieur déclarent avoir mis en place une formation en SST ce qui donne une bonne mesure des progrès accomplis. De plus, un projet de partenariat entre l’INRS et la CTI devrait permettre de former sur les questions de SST les membres et experts de la CTI afin d’observer dans un premier temps, puis d’évaluer ensuite, les pratiques des écoles d’ingénieurs dans ce domaine.
La seconde table ronde animée par Anne BEAUVAL avait pour objectif de donner des pistes pour la mise en place d’une formation « Performance globale et santé au travail ». Les témoignages des représentants de l’Ecole Centrale Marseille, de l’Université François Rabelais de Tours et l’EPU de Tours ont mis en avant l’intérêt d’un accompagnement par les Caisses d’assurance retraite et de la sécurité au travail (CARSAT) dont c’est l’une des missions en direction de l’enseignement supérieur. On trouvera en annexe d’une part, la liste des correspondants régionaux des CARSAT et, d’autre part, le référentiel « Bases essentielles en santé et sécurité au travail » qui précise les objectifs de formation en termes d’acquis de l’apprentissage.
L’INRS pour sa part dispose de supports qui peuvent être mis à disposition dans le cadre d’une convention signée entre l’établissement et l’Institut.
Un tel thème, la santé et la sécurité au travail, ne pouvait ignorer le contexte : l’entreprise. Dans un premier temps Yvon CREAU, responsable du département prévention de la Direction des risques professionnels de la CNAMTS et Hervé LANOUZIERE, directeur général de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) ont donné leur point de vue sur les attentes des institutions représentatives de la Santé au travail.
Après cette introduction une table ronde animée par Jean Claude POIRIER a mis en relief les enjeux pour les entreprises et les jeunes diplômés à partir d’échanges entre Philippe COURREGES (Nestlé), Patrick BENJAMIN (AREVA) pour les grandes entreprises, Benjamin BRYON (SAML- Groupe Fayat) pour les PME et de jeunes diplômés et élèves dont Maxime GAUDUBOIS, président du BNEI. Ce dernier a fait part des résultats d’une enquête menée par les BDE des écoles d’ingénieurs. Globalement, on note peu d’intérêt de la part des élèves ingénieurs pour la simple raison qu’ils n’ont pas conscience dans le cadre de leur formation de leurs futures responsabilités en entreprise. Mais dès qu’une action de formation en santé et sécurité au travail est amorcée, en particulier avec le soutien des représentants des CARSAT, leur vision du monde l’entreprise change, en particulier dans le cadre des stages.
Enfin, une dernière table ronde animée par Claudine TACQUARD (Polytech Tours), responsable du groupe enseignement supérieur du CNES&ST, a permis de présenter des retours d’expérience de l’ECAM Lyon, de SKEMA Lille et de l’Ecole des Mines de Nantes. On notera que cette école en partenariat avec l’INRS et la CARSAT Pays de Loire vient de mettre en ligne un premier MOOC consacré à la SST
Jean-Pierre COLLIGNON au nom du CNES&ST a annoncé la création prochaine d’un label destiné aux établissements d’enseignement supérieur. Il a précisé les critères qui permettraient son obtention et s’est réjoui du fait que cette journée d’échanges apporte la démonstration que déjà plusieurs écoles sont « labellisables »
En guise de conclusion, Claudine BRUNET, directrice des applications à l’INRS a effectué une synthèse des différents échanges de cette journée.