Anne-Marie Jolly, Vice-Présidente de la CTI
Les Rencontres UNESCO sur l’assurance qualité pour l’Europe de l’Ouest se sont tenues les 15 et 16 février à Genève.
La Vice-Présidente de la CTI, Anne-Marie Jolly, a participé à cette rencontre passionnante organisée par l’Agence Suisse d’accréditation et d’assurance qualité (AAQ) et l’UNESCO, qui s’adressait aux agences d’ENQA sur le thème « Le rôle de l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur : challenges, développements et tendances ».
Ce type de manifestation vise à préparer l’agenda mondial Education 2030 de l’UNESCO. L’assistance était très variée et venait d’ailleurs parfois de bien plus loin que l’Europe de l’Ouest. Plusieurs sujets d’importance et d’actualité ont été abordés, notamment les débats « autonomie des universités versus accréditation » (plus particulièrement concernant le développement durable) ; et « évaluation institutionnelle versus évaluation programmatique ».
L’ancien président de l’EPFL a introduit les Rencontres de façon assez vive, en insistant notamment sur l’opposition « qualité versus stratégie de l’établissement ». Il a également présenté un modèle intéressant d’ extension school délivrant l’EPFL Certificate of Open Studies à des publics nouveaux.
Diversification de l’offre de formation
Les sujets concernant la diversification de l’offre de formation ont également été traités, et il semble que de nombreuses universités cherchent de nouveaux modèles de formation intégrant en particulier les MOOCS.
L’assemblée a particulièrement apprécié l’exposé de Ebba Ossiannilsson du consortium Open Education sur les modèles de qualité pour l’ enseignement en ligne (lire à ce propos Quality models in online and open education around the globe, paru en mai 2015), ainsi que la présentation des résultats d’une enquête réalisée par ENQA et EADTU sur l’assurance qualité dans différents types d’enseignement de 15 pays européens.
La problématique des réfugiés a été soulevée en lien avec les MOOCS par l’ONG Kiron, ce qui fera l’objet d’une prochaine publication par la CTI.
Le rôle de l’assurance qualité dans le développement durable
Sur ce sujet, les visions sont plutôt contradictoires : si certains pensent que l’assurance qualité ne doit pas interférer dans ce domaine, les agences ont plutôt tendance à inciter les établissement d’enseignement supérieur à agir dans ce sens. Ce qui peut d’ailleurs permettre une mise en place plus rapide des objectifs du développement durable…
Cependant on constate une corrélation très positive entre le haut classement des universités et leur attitude vis-à-vis du développement durable. À ce sujet, un projet Erasmus +, UNIBILITY, a publié des Guidelines pour les Universités s’engageant dans le cadre de la Responsabilité sociétale. Ce document résulte d’un projet développé de 2015 à 2017 et propose des recommandations et des bonnes pratiques (voir lettre d’information de la CTI de février 2018).
Transparence et publication des résultats d’évaluation
Les Rencontres de l’UNESCO ont mis en lumière la nécessité de transformer l’accréditation par différents moyens : en publiant les succès des institutions ; en insistant davantage sur le rôle d’aide de l’assurance qualité ; en articulant l’institutionnel et le programmatique ; et en favorisant la transparence des agences. Il semble d’ailleurs que de ce point de vue la CTI soit une très bonne élève, particulièrement pour l’élaboration de ses critères et la publication de ses procédures !
Internationalisation
L’accent des interventions a été mis sur les compétences interculturelles. L’internationalisation, c’est en effet bien plus que des statistiques de mobilité.
Différents intervenants ont montré le lien entre cet aspect et des projets en cours, notamment Erasmus+ (exemple : le projet HAAQA en Afrique) et Cequint.
Teresa Sanchez, chargée de mission auprès de la CTI a par ailleurs a présenté les résultats de l’enquête d’ENQA sur la reconnaissance académique.
Des journées enrichissantes qui donneront l’occasion de nombreux débats en interne aux agences !
