Quand l’Apec fête ses 50 ans, la CTI se met à l’écoute


Le 1er décembre, l’Apec, l’association pour l’emploi des cadres, organisait un colloque à l’occasion de ses 50 ans. Un moment opportun pour faire un point sur les cadres en France mais aussi pour s’interroger sur la place particulière de l’Apec dans le paysage du dialogue social et sociétal, des organismes à gestion paritaire, des tiers acteurs pour l’emploi et le développement économique, de la notion de service public… une réflexion stimulante pour poser un regard sur la CTI !

L’Apec et la CTI

Fondée en 1966 par un accord entre les partenaires sociaux en charge des cadres, pour accompagner les cadres en chômage (principalement), faciliter la mise en relation cadre/entreprise et produire des études sur l’emploi, l’Apec a vécu une refondation en 2010-2011 avec un accord unanime des partenaires sociaux fixant un cadre général d’actions et garantissant des moyens (une cotisation de tous les cadres et de toutes les entreprises employeurs). Un mandat quinquennal de service public, signé entre l’Apec et le Ministère du travail, fixe à l’Apec des objectifs détaillés qui sont insérés dans les politiques publiques de l’emploi et de la formation professionnelle. Tout ceci a été souligné par la Ministre Myriam El Khomri lors du colloque. L’accès à l’emploi des jeunes diplômés figure explicitement dans les missions de l’Apec. De statut associatif, l’Apec est administrée par un CA composé paritairement de représentants du monde socio-économique (organisations syndicales et patronales).
La CTI bénéficie quant à elle d’une assise plus large puisque son assemblée associe le monde académique et le monde socio-économique ; cependant son action reconnue est fondée sur une base officielle limitée (quelques articles du code de l’éducation découlant de plusieurs lois ; pas de statut légal). L’une a été créée ex-nihilo par la loi et l’existence de l’autre a été reconnue a posteriori.
La CTI n’a bien sûr pas la même histoire que l’Apec, ni la même source de légitimité, ni la même finalité, ni les mêmes modes d’action, mais quelques proximités font que ces deux organismes ont conclu une convention de partenariat. Citons quelques aspects : une culture de dialogue paritaire au sein de la gouvernance (employeur / cadres ; académique / socio-économique) ; des bénéficiaires finaux identiques (les jeunes diplômés et les ingénieurs) ; une volonté de faire progresser le système économique et professionnel (information et accompagnement ; assurance qualité) ; une dimension de l’action portée par un mandat public ; une volonté de rapprocher (les cadres et les entreprises au sein de l’emploi ; le monde de la recherche du monde économique au sein des écoles).
L’Apec est un observatoire du monde du travail dont les publications, notamment ses référentiels métiers, alimentent les réflexions des écoles d’ingénieurs et de leurs parties prenantes. Depuis quelques années, dans le cadre de la convention CTI / APEC, des travaux d’études spécifiques sur les ingénieurs sont produits. Demain, des actions spécifiques pourraient être entreprises. Certaines écoles ont également cultivé de longue date ce lien avec l’Apec.

Et les cadres ?
Les résultats d’une enquête auprès de 1500 cadres et de 500 DRH ont été rendus publics lors de cette manifestation.

En voici quelques flashs qui peuvent éclairer le regard que nous portons sur la formation des ingénieurs :
• La transformation numérique des entreprises et celle du travail quotidien des cadres sont passées au crible de nombreuses questions : la transformation est en cours (pour 76 % des cadres) et elle a un impact global positif (pour 87 % d’entre eux).
• Cadres et RH sont convaincus qu’un cadre en entreprise doit désormais faire preuve principalement d’une grande polyvalence avant le développement d’une expertise forte (rapport 75 / 25 pour les cadres et 80 /20 pour les DRH).
• Cadres et RH convergent également quant aux 3 attentes principales en direction des cadres : transmettre compétences et savoir-faire, améliorer la productivité, contribuer à l’innovation.
• Pour assurer leur employabilité, les cadres placent en tête et dans l’ordre d’importance : une expertise forte, une bonne notoriété, une expérience comme manager et un réseau de qualité. Le diplôme et l’expérience internationale sont considérés comme bien moins important pour l’employabilité.

Voici de quoi interroger les formations d’ingénieurs.
Bonne lecture !