L’ABET participe à un audit de la CTI


Depuis 4 ans, la CTI coopère avec son homologue des USA, l’Accreditation Bureau for Engineering and Technology (ABET). Le directeur exécutif de l’ABET a participé au colloque 2014 de la CTI ; plusieurs membres de la CTI ont participé à des manifestations organisées par l’ABET en 2015 ; une journée d’échanges a réuni les deux organismes en juin 2015, réunion qui nous a appris, entre autres, que le classement de Shanghai n’est pas considéré comme pertinent par l’ABET pour les formations d’ingénieurs US, car ce classement reconnaît de manière privilégiée la recherche des universités “R” et méconnaît la formation orientée vers l’acquisition de compétences en ingénierie d’établissements moins fameux mais plus en phase avec les besoins des entreprises, comme Colorado Springs, Davis ou Urbana Champaign.

Dans le cadre de cette coopération, un auditeur de l’ABET a participé en septembre à la visite d’audit de la CTI à l’INP-ENSEEIHT (Toulouse), en tant qu’observateur. Kevin Huggins n’a pas été handicapé par la langue des échanges, car il a préparé son doctorat en informatique à Mines ParisTech. Il est maintenant professeur d’informatique à l’Université de Harrisburg (Pennsylvanie).

Les principales différences que Kevin a notées entre les processus d’accréditation de l’ABET et de la CTI sont les suivantes :
– l’habilitation CTI est obligatoire en France ;
– l’ABET s’attache essentiellement à ce que les étudiants apprennent, la CTI à ce que l’école leur enseigne ;
– la CTI s’attache à l’amélioration permanente, par comparaison d’audits successifs ;
– le formalisme de l’ABET est plus fort que celui de la CTI : notamment, toute faiblesse d’un établissement relevée par l’ABET est reliée explicitement à un élément précis d’une liste de critères de qualité publique, alors que ce lien est plus informel pour la CTI ;
– au contraire des audits de l’ABET, une visite CTI comporte de nombreuses discussions de fond entre l’école et les auditeurs ;
– au contraire de la CTI, l’ABET ne formule jamais de recommandations sur la manière d’améliorer la qualité de la formation ;
– en raison de son organisation par commissions (informatique, génie civil, etc) “pilotées” par des branches économiques, l’ABET audite de manière indépendante les formations d’une même université, alors que les audits de la CTI sont transversaux ;
– les moyens de la CTI, relativement au nombre de formations à auditer, sont sans commune mesure inférieurs à ceux de l’ABET ;
– les avis de l’ABET sont minimalistes : l’établissement est accrédité ou pas, il n’y a pas de commentaire (forces/faiblesses …) et le rapport de l’ABET est confidentiel.

Sur un plan plus informel, Kevin a particulièrement apprécié la convivialité et la franchise des échanges lors des repas communs entre l’école et les auditeurs.

Prochaine étape : un membre de la CTI doit participer à un audit de l’ABET. Donc …

… (à suivre)